Annoncée de longue date, l’école d’été en sciences sociales computationnelles a ouvert ses portes à l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) le 25 juin et se poursuivra jusqu’au 9 juillet 2025, conformément à un programme ambitieux.
Cette initiative, portée par le Professeur Vissého Adjiwanou, professeur agrégé au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), s’inscrit dans un effort constant qu’il mène depuis 2019 pour diffuser ces formations de pointe en Afrique francophone. Cette année, il a conjugué son expertise à celle de son collègue, le Dr Yentéma Onadja, Chef de Département de statistique de l’ISSP, afin de toucher un public encore plus large et renforcer l’ancrage francophone de l’école.
L’ouverture officielle, présidée par le Professeur Nicolas Meda, directeur de l’ISSP, a été l’occasion de saluer le dynamisme des organisateurs et d’inviter les participants à devenir de véritables ambassadeurs de cette aventure scientifique.
Cette école s’inscrit dans le réseau mondial des Summer Institutes in Computational Social Science (SICSS), lancé en 2017 par Chris Bail (Duke University, USA) et Matthew Salganik (Princeton University, USA) pour accompagner les chercheurs et analystes dans la maîtrise des méthodes numériques qui transforment la recherche en sciences sociales.
Pendant deux semaines, l’ISSP accueille des participants venus du Burkina Faso, du Burundi, de la Côte d’Ivoire et du Togo. La diversité des profils – étudiants diplômés, doctorants, chercheurs postdoctoraux, enseignants-chercheurs, analystes de données – enrichit les échanges autour de thématiques d’actualité : inférence causale à partir de données observationnelles, analyse quantitative de texte, analyse de réseaux, expérimentations par sondage, intelligence artificielle et apprentissage automatique.
En acceptant d’accueillir cette édition, l’ISSP confirme son rôle moteur dans le développement de nouvelles compétences et le lancement de projets de recherche ambitieux. Ces travaux visent notamment à mobiliser les big data pour mieux comprendre les enjeux contemporains qui touchent les sociétés africaines.
La méthodologie est à la fois exigeante et stimulante : cours magistraux, ateliers pratiques, conférences, projets collectifs et travaux en groupe. Les participants renforcent concrètement leurs compétences en programmation (R, Python), en collecte de données numériques (web scraping, API), en analyse de réseaux et en machine learning. Ces apprentissages déboucheront sur des recherches collaboratives qui se poursuivront après la clôture de l’école, sous la supervision attentive des organisateurs.
La première édition bénéficie aussi de l’engagement précieux de plusieurs conférenciers et conférencières locaux qu’internationaux (Dre Madeleine Wayack-Pambè, Directrice adjointe de l’ISSP, Rodrigue Maré de l’INSD, Yacine Boujija de lINRS-Canada, Robert Djogbenou du MIFI- Canada et de Mamadou Yauck de l’UQAM), ainsi que de plusieurs assistants dont Aoudou Mounchingam Njingouo (UQAM) et de trois étudiants de première année du Département de statistique de l’ISSP – Alphonse Kaboré, Nafissatou Diallo et Bienvenu Yo – qui contribuent activement à la réussite des activités.
La dynamique est déjà lancée : la deuxième édition se tiendra de nouveau à l’ISSP, du 24 juin au 8 juillet 2026, pour prolonger cette aventure scientifique et renforcer encore la diffusion des sciences sociales computationnelles en Afrique francophone.